🩔 La faune et la flore

MalgrĂ© des enjeux fort sur de nombreuses espĂšces, pas de quoi faire reculer l’avancĂ©e du goudron ! Vous pouvez retrouver l’ensemble des cartographies prĂ©cises dans l’étude d’impact.

Le texte qui suit est une synthĂšse issue de l’étude d’impact de DĂ©claration d’UtilitĂ© Publique, les principaux enjeux Ă©cologiques y sont identifiĂ©s ci-aprĂšs :

Zonages d’inventaires et de protection

L’aire d’étude est concernĂ©e par 2 ZNIEFF de type II et 8 ZNIEFF de type I, 2 ArrĂȘtĂ©s de Protection Biotope, 1 Zone SpĂ©ciale de Conservation du rĂ©seau Natura 2000.

Continuités écologiques

L’aire d’étude intercepte diffĂ©rents Ă©lĂ©ments identifiĂ©s dans le SchĂ©ma RĂ©gional de CohĂ©rence Ecologique : 3 rĂ©servoirs de biodiversitĂ©, 2 corridors, 10 cours d’eau d’intĂ©rĂȘt Ă©cologique, plusieurs zones humides.

 

Habitats naturels

Les enjeux Ă©cologiques liĂ©s aux habitats naturels et semi-naturels rĂ©sident principalement dans les zones humides. Celles-ci abritent une diversitĂ© floristique importante et la majoritĂ© des espĂšces vĂ©gĂ©tales patrimoniales et protĂ©gĂ©es. De nombreuses communautĂ©s vĂ©gĂ©tales identifiĂ©es sur l’aire d’étude figurent sur la liste rouge des vĂ©gĂ©tations de RhĂŽne-Alpes (Culat, Mikolajczak & Sanz, 2016). Elles sont actuellement en rĂ©gression et subissent de fortes menaces liĂ©es Ă  l’activitĂ© humaine. Les vĂ©gĂ©tations forestiĂšres Ă  plus large rĂ©partition en RhĂŽne-Alpes prĂ©sentent des enjeux plus modĂ©rĂ©s sur l’aire d’étude du point de vue strictement floristique.

EspÚces végétales

Les enjeux floristiques apparaissent globalement « forts » sur l’aire d’étude,notamment dans les secteurs de zones humides (assez rĂ©guliĂšrement rĂ©parties le long du tracĂ©). Certains secteurs semblent prĂ©senter des enjeux plus faibles au niveau de la flore, notamment de grandes surfaces forestiĂšres abritant des communautĂ©s vĂ©gĂ©tales Ă  large rĂ©partition et communes pour la rĂ©gion naturelle du bassin lĂ©manique. Au total, 28 espĂšces bĂ©nĂ©ficient d’un statut patrimonial (liste rouge rĂ©gionale, liste ZNIEFF, espĂšces rares dans le secteur considĂ©rĂ©) et/ou de protection au niveau rĂ©gional ou national.

Insectes

En l’état des prospections, aucun enjeu rĂšglementaire liĂ© Ă  l prĂ©sence d’espĂšce protĂ©gĂ©e n’apparait sur l’aire d’étude. Toutefois, six espĂšces patrimoniales ont Ă©tĂ© recensĂ©es mais qui prĂ©sentent un enjeu local de conservation faible, justifiĂ© par des populations locales et rĂ©gionale stables ou des habitats trĂšs peu reprĂ©sentĂ©s sur le fuseau d’étude. Les zones les plus diversifiĂ©es se situent dans des zones ouvertes oĂč les activitĂ©s humaines sont moins importantes, d’ailleurs parfois en fermeture (prairie humide Ă  Brecorens). Quelques parcelles prĂ©sentent Ă©galement des habitats favorables au CuivrĂ© des marais qui a Ă©tĂ© observĂ© Ă  proximitĂ© de l’aire d’étude. Celui-ci reste donc potentiel sur l’aire d’étude.

Faune aquatique

L’aire d’étude coupe plusieurs cours d’eau et ruisseaux. Certains abritent des espĂšces patrimoniales telles que le Brochet, le Chabot ou l’Ecrevisse Ă  pattes blanches. L’enjeu concernant la faune aquatique ainsi que le maintien de la continuitĂ© hydraulique et Ă©cologique de ces cours d’eau est donc fort.

Amphibiens

Huit espĂšces d’amphibiens frĂ©quentent l’aire d’étude. Compte tenu de la richesse de l’aire d’étude en zones humides, les habitats favorables aux amphibiens sont importants en nombre et en qualitĂ©. Les populations de Salamandre tachetĂ©e et de Sonneur Ă  ventre jaune sont particuliĂšrement importantes. En particulier, sur le secteur, les populations de Sonneur Ă  ventre jaune (espĂšce protĂ©gĂ©e, rĂšglementĂ©e et menacĂ©e) sont parmi les plus importantes au niveau dĂ©partemental. L’enjeu pour le Sonneur Ă  ventre jaune peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme trĂšs fort au niveau local. Compte tenu du nombre Ă©levĂ© d’espĂšces d’amphibiens prĂ©sentes, de la quantitĂ© et de la qualitĂ© des habitats pour le groupe ainsi que de la prĂ©sence d’une forte population de Sonneur Ă  ventre jaune sur l’aire d’étude, les enjeux amphibiens peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme forts.

Reptiles

La bibliographie et les inventaires de 2016 ont permis d’identifier sept espĂšces de reptiles sur l’aire d’étude. Une nouvelle espĂšce a Ă©tĂ© contactĂ©e en 2016 : la Coronelle lisse. Compte tenu du nombre moyen d’espĂšces de reptiles recensĂ©s sur l’aire d’étude et de la prĂ©sence d’habitats favorables aux reptiles en quantitĂ© modĂ©rĂ©e, l’enjeu peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme modĂ©rĂ© pour ce groupe.

Oiseaux

Parmi les 96 espĂšces d’oiseaux connues de la bibliographie (dont 73 nicheuses), 76 ont Ă©tĂ© notĂ©es en 2016 sur l’aire d’étude (dont 68 nicheuses). Certaines espĂšces citĂ©es dans la bibliographie n’ont pas Ă©tĂ© vues en 2016. La majoritĂ© concerne des espĂšces liĂ©es aux marais, ayant Ă©tĂ© observĂ©es sur le marais de Margencel en halte migratoire. Il s’agit d’un marais hors aire d’étude et plus grand en superficie que ceux prĂ©sents sur l’aire d’étude. Cependant, ces espĂšces pourraient frĂ©quenter les diffĂ©rents marais de l’aire d’étude, Ă  minima en halte migratoire. Parmi elles, 27 peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme remarquables. Les enjeux se concentrent principalement sur les milieux forestiers, les bocages et les marais. Avec 27 espĂšces patrimoniales, et des habitats naturels diversifiĂ©s et bien conservĂ©s, les enjeux oiseaux peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme modĂ©rĂ©s Ă  assez forts.

MammifĂšres

Seize espĂšces de mammifĂšres terrestres frĂ©quentent l’aire d’étude. Dix d’entre elles peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme patrimoniales. En revanche, le Castor d’Europe est bien prĂ©sent sur le secteur puisqu’il est prĂ©sent sur sept des onze ruisseaux concernĂ©s par le projet. Au vu des habitats prĂ©sents, le Putois d’Europe et le Muscardin, non observĂ©s lors des prospections de 2016, frĂ©quentent certainement l’aire d’étude. Avec dix espĂšces patrimoniales utilisant l’aire d’étude et compte tenu de la qualitĂ© des habitats prĂ©sents, l’enjeu mammifĂšres terrestres peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme assez-fort.

ChiroptÚres 

Vingt-deux espĂšces de chauves-souris sont prĂ©sentes sur l’aire d’étude. Les milieux sont constituĂ©s d’une mosaĂŻque d’habitats favorables aux chauves-souris, que ce soit pour l’alimentation, le gĂźte ou le transit. Ces habitats sont actuellement peu fragmentĂ©s, permettant une connexion entre les populations sur l’ensemble de l’aire d’étude. Avec la prĂ©sence de quinze espĂšces patrimoniales et des habitats favorables et bien prĂ©servĂ©s, les enjeux chiroptĂ©rologiques sont considĂ©rĂ©s comme forts sur l’aire d’étude.

 

Ainsi, l’analyse de l’état initial relatif au milieu naturel a permis de mettre en Ă©vidence des enjeux assez forts Ă  forts concernant les habitats naturels, les espĂšces vĂ©gĂ©tales, la faune aquatique, les amphibiens, les oiseaux, les mammifĂšres, les chiroptĂšres.

De mĂȘme, le maintien de la continuitĂ© hydraulique et Ă©cologique des cours d’eau reprĂ©sente un enjeu fort.

Concernant les insectes et reptiles, l’enjeu est qualifiĂ© de faible Ă  modĂ©rĂ©.

 

Les passages Ă  faune

Les passages Ă  faune prĂ©vues relĂšvent du trĂšs problĂ©matique, l’A412 deviendra une veritable barriĂšre infranchissable alors que les Ă©changes sont nombreux. La communication d’Eiffage pour marquer son engagement sur le volet environnemental n’a d égal que son inefficacitĂ©, voire sa dangesoritĂ©. Pour la grande faune, il apparaĂźt par exemple qu’un seul passage Ă  grande faune sera utilisĂ©, et celui-ci dĂ©couche sur la voie ferrĂ© Ă  l’endroit oĂč le train roule Ă  pleine vitesse avec des trains bondĂ©s aux heures de passage !

 

Retrouvez les détails de nos arguments dans ce document !

 

Un passage Ă  faune selon Eiffage c'est n'importe quel type de passage qui laisse passer la faune (du triton, de la truite au sanglier, cerf). Cela fait une belle fourchette.

La grande faune (les sangliers & cerfs) ne traverse pas n'importe oĂč dans les corridors Ă©cologiques, donc sur des trajets de plusieurs km. Les trajets concernĂ©s pour ces corridors Ă©cologiques sont des trajets entre les bord du lac (forĂȘt de planbois) ou forĂȘt de Jussy (Suisse) et les voirons, voire plus loin pour les cerfs lors du brame.

Il y a 2 types de passages, souterrains (tunnel, riviÚre) ou aériens (pont) pour traverser un ouvrage comme le projet A412. Sauf là ou l'ouvrage serait enterré, ce qui n'est pas le cas de l'A412.

  • Les ponts routiers classiques, ils ne sont jamais utilisĂ©s par la grande faune.
    Si ces ponts Ă©taient utilisĂ©s par les grands animaux , ils n'auraient pas eu besoin de crĂ©er un Ă©copont Ă  Viry sur l'A40 (Pont qui a coĂ»tĂ© 4.3M d'€) puisqu'il y a dĂ©jĂ  plein de ponts pour le trafic routier. Sur le schĂ©ma ci-dessous, il y a 250m entre le nouvel Ă©copont Ă  4.3M d'€ et le pont routier et entre les 2 il y a en plus un tunnel pour riviĂšre probablement pas assez large pour grande faune. Pour Eiffage, il y aurait 3 passages Ă  faune. Pour la grande faune, il n'y en a rĂ©alutitĂ© qu'seul !

     

  • les ponts mixtes (tracteurs + bĂ©tail + "faune autorisĂ©e") pour assurer la continuitĂ© d'une route existante 

      • il faut que les accĂšs au pont soient boisĂ©s, les cerfs sangliers ne passent jamais sur un pont au milieu de la plaine (des renards, des chevreuils, des blaireaux oui), mĂȘme avec des panneaux routiers indiquant qu'ils en ont le droit et que c'est gratuit. Ils ne traversent que si les passages Ă  faune partent de bosquets, foret, ...

        • ex : les passages mixtes qui sont prĂ©vus Ă  Brenthonne, Bons, Machilly, ... sur l'A412 ne seront jamais utilisĂ©s par la grande faune

      • il faut que de chaque cĂŽtĂ© de l'ouvrage, il y ait une continuitĂ© de biotope favorable au dĂ©placement discret de ces animaux sur tout le trajet

        • ex : si chez Jacquier Ă  Lully, Eiffage prĂ©voit un pont mixte au dessus de la voie ferrĂ©e, au niveau du passage Ă  niveau pour laisser passer tracteurs et chevaux, les grands animaux ne traverseront jamais pour NE PAS se retrouver dans le village de Lully et si Eiffage indique que c'est un passage Ă  faune, on ne peut y croiser que un renard, jamais la grande faune

 

  • les tunnels artificiels (tuyau mĂ©tal ou construction avec goudron) ne sont jamais utilisĂ©s mĂȘme s'ils font 30m de large.

    • ex : Ă  Lully, il y a un tunnel gourdronnĂ© sous la voie ferrĂ©e (toute du ball-trap), on peut passer une moissonneuse batteuse, la grande faune n'utilise jamais ces passages

       

  • les passages naturels le long d'une riviĂšre (l'ouvrage passe au-dessus de la riviĂšre, ou d'une vallĂ©e, d'un grand fossĂ©, ...). Pour utiliser ces passages lĂ , il faut 3 conditions:

    • il faut que le passage soit large et ajourĂ©e (on doit peut distinguer les piles d'un pont par exemple, sinon les animaux sont effrayĂ©s)

      • tous les passages de petits ruisseaux sont trop petits pour la grande faune

    • si il est au dessus d'une riviĂšre il faut des passages au "sec" sur les bords, les grands animaux ne remontent pas une riviĂšre sous un pont, ce ne sont pas des saumons

    • il faut que de chaque cĂŽtĂ© de l'ouvrage, il y ait une continuitĂ© de biotope favorable au dĂ©placement discret de ces animaux sur tout le trajet

      • exemple : Ă  Lully, au-dessus de la station d'Ă©puration, il y a un tunnel dans lequel coule une riviĂšre. D'un cĂŽtĂ©, il y a la forĂȘt de Planbois, de l'autre le village de Lully => les grands animaux ne passeront jamais ici

      • idem pour le ruisseau de la Creusiaz qui prolonge le foron, le ruisseau de la pisse-vache, le ruisseau d'Avully Ă  Brenthonne, etc...

 

Donc des passages Ă  faune tous les 400m, oui, peut-ĂȘtre pour le passage des animaux de la truite au chevreuil. Des passages Ă  grande faune (sanglier cerf), il n'y en a qu'un de prĂ©vu Ă  Fessy.

 

Sur le schĂ©ma ci-dessous, toutes les zones entourĂ©es en rectangle rouge sont des blocages pour les corridors Ă©cologiques de la grande faune, donc des endroits oĂč elle ne peut pas passer et oĂč elle ne passe pas aujourd'hui.

 

Donc les 3 passages "grande faune" (avec une tĂȘte reprĂ©sentant des bois de cerf) qui aboutissent sur ces zones rouges sont des passages qui ne servent Ă  rien, ils sont entourĂ©s en bleu. On voit le seul corridor Ă©cologique "grande faune" en vert avec ce fameux pont grande-faune chez Viret.

Et pourtant il y a 14 passages à faune selon Eiffage, ce sont les barres noires qui traversent le tracé et 4 passages grande faune (bois de cerf).

 

 

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